Les soins énergétiques peuvent se partager à tout le vivant, tous les règnes, végétal, minéral, humain et animal et également les situations, présentes ou passées. L'autre soir, je suis posée avec mon chaton tout près, je savoure ce moment de douceur.
Notre histoire avec ce chaton pourrait devenir un roman, mais pour faire court, il est né avec quelques particularités. Maladies chroniques, cécité partielle, et d'autres choses dont les noms m'échappent. Ses premiers mois de vie furent fragiles, nous avons consulté plusieurs praticiens et j'ai développé une envie de le protéger très grande. Nous lui avons prodigué des soins, physiques et énergétiques, et, aujourd'hui, à passé 2 ans, il est devenu un chaton en pleine forme. Il fait avec ses limitations visuelles, et il mêle curiosité et prudence avec une pointe d'intrépidité.
J'en reviens à l'autre soir, me voilà avec ma main juste au niveau de sa tête. Et je sens l'envide d'activer "ma main de lumière" et de lui partager un soin. Je formule toujours une petite phrase de connexion qui inclut "si cela est juste et bon". Je suis canal, une voie de transmission, je partage de l'énergie et ce n'est pas à moi de décider ce qui est juste, je ne prends pas l'emprise sur le soin, ce n'est pas une question de pouvoir mais bien de partage. Et je suis là, avec ma main, près des yeux de mon chat et je sens un léger "chatouillis", mais je reçois au même moment un message : "que crois-tu qu'il faille soigner? Je n'ai pas mal, je vais bien, je ne suis plus malade". C'est vrai, ai-je involontairement induit une intention? Un désir de lui permettre de recouvrer une vue parfaite*?
Evidemment, cette réflexion m'amena plus loin encore : Est-ce que le handicap est à soigner, faut-il y remédier? Quelque puisse être la réponse, ce n'est pas moi qui détient le pouvoir de décision. Si je ne me suis pas intéressée aux JO, néanmoins, je souris et je ne peux ignorer que cela fait également écho aux JP, et les histoires parfois incroyables qui accompagnent ces athlètes.
Ce qui relève du handicap n'est finalement qu'une confrontation à une norme. Et l'insidieux est d'y associer quelque chose de négatif, comme s'il fallait corriger tout ce qui ne rentre pas dans cette norme. Je me demande parfois si le discours qui impose une plus grande distance n'est pas non plus le reflet de notre peur face à ces questions. "Etre porteur de handicap", ou "situation de handicap" et non une "personne handicapée". Ce que je porte, je peux normalement le déposer, et une situation peut changer. On pense que cela peut être insultant de dire "personne handicapée", bien sûr cela peut l'être, surtout si on y associe un regard jugeant ou malveillant. Mais est-ce que le handicap doit nécessairement être la définition identitaire de la personne, de l'animal, du végétal, du minéral qui est différent?
Ces caractéristiques font partie de nous, mais nous sommes bien plus que cela, pourquoi nous restreindre à l'une ou l'autre de nos spécificités? Ma couleur de peau ou mon poids ne me définissent pas, tout comme quelqu'un en surpoids n'est pas qu'un personne "ronde" ou "obèse". Si dans ce discours il y a une limitation, c'est surtout celle de notre regard, de l'arrogance que peut avoir celui-ci lorsqu'il évalue, compare et stigmatise la différence. Et la stigmatisation est la mesure de notre peur. Plus la stigmatisation est forte au plus on a peur. Et sans doute, est-elle également le reflet de tout ce qui nous relie plus encore que de ce qui nous différencie.
A ce moment-là de mes pensées, j'ai retiré ma main. Et j'ai remercié mon chat pour cette leçon d'humilité. Il n'y a rien à corriger chez lui, il est parfait tel qu'il est. Le voile de mon regard est peut-être bien plus limitant que le sien...
*Bien entendu un soin peut aussi accompagner ce qui est, j'axe cet article volontairement sur la "volonté", l'intention de soigner.
**bien sûr, cet article synthétise un peu les choses, les choses sont plus nuancées ou peuvent être plus complexes.
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