Pour un ventre heureux - partie 1
- Shunyata Edith Decraen

- il y a 1 jour
- 5 min de lecture
Préambule
Cette série d'articles va inclure le regard d'une naturopathe, Yasmina Khamal. Voici un petit mot de présentation rédigé par Yasmina pour introduire sa participation dans cette série d'articles: La naturopathie est une approche holistique de la santé qui considère la personne dans toutes ses dimensions : physique, émotionnelle, spirituelle et socio-environnementale.
L’accompagnement que je propose se base sur le caractère unique de chacun, sur ses besoins spécifiques, ses capacités, sa motivation et vise à soutenir naturellement l’organisme vers un mieux-être, à l’orienter progressivement vers une meilleure qualité de vie et l’optimisation de sa santé globale. Le dialogue, l’écoute et la collaboration constituent à mes yeux les piliers fondamentaux dans ce parcours sur lequel j’ai à cœur de vous guider vers l’autonomie, l’équilibre et la santé.
Préparatifs et confection des repas
S'il est globalement admis que nos intestins sont notre deuxième cerveau (et nous pourrions discuter cette hiérarchie), il semble malgré tout qu'on ne les écoute pas tant que ça. Notre cerveau continuant à jouer les secrétaires surdiplômées prescrivant régimes, compléments alimentaires, décidant de ne pas accorder toute la place aux nombreux messages de notre ventre. On sait mieux que lui (mais oui, c'est à cause du gluten) mais est-ce vraiment le cas? Notre cerveau craint peut-être qu'on ne dévoile la grande supercherie de sa supériorité ? Et il continue à obstruer nos canaux d'écoute et de reliance au corps, allons débusquez quelques-uns de ces mythes!
Pour prendre soin de nos intestins, il nous faut prendre tout l'appareil digestif, et même plus. Cela commence par l'assiette, mais n'étant pas nutritionniste ni naturopathe, c'est pour cela que je ferai appel volontiers à une sœur de cœur et d'âme dont c'est le métier pour m'accompagner dans certains aspects de cette série.
Dans cette série, je souhaite lier des éléments énergétiques à des éléments pragmatiques et biologiques. Bien entendu, rien de ce qui est partagé ici ne se substitue à un diagnostic médical. La lecture de ces lignes doit naturellement s'ajuster à votre situation médicale propre. Pour Yasmina et moi-même il n'existe pas de recette unique mais les pratiques que nous présentons s'adressent au plus grand nombre.
Allons-y, démarrons! Quand on entre dans la cuisine, on peut déjà envoyer des pensées d'amour et de remerciements pour les produits qui vont nous sustenter. Cela paraît banal, mais pour tous ceux qui sont aussi sensibles aux techniques d'enracinement, on éprouve par là un autre moyen puissant de nous relier à la terre. Le règne végétal, le règne animal nous relient à eux au travers ce qu'ils nous offrent, ils sont porteurs, eux aussi de vibrations. Ces dernières ont souvent souffert des traitements industriels ou modernes liés à leur production et élevage. Mais il nous est possible de remonter le taux vibratoire de nos aliments simplement en rendant hommage. Et, cela, même s'ils sont bio. Veillons, dans la mesure du possible à notre propre disposition au moment d'allumer le feu ou lorsque nous commençons à couper les légumes. Si nous sommes énervés, nous partageons cet énervement à notre plat. Allumer une bougie, créer un petit rituel, une musique qui aide à nous faire nous sentir bien contribue largement à élever nos vibrations et celles des plats que nous nous proposons de confectionner. Rendre hommage au Vivant, en nous incluant dans ce cycle, est déjà le premier pas vers la santé digestive. Et rien de ce que nous faisons pour voir le sacré partout autour de nous n'est ridicule.
Dans beaucoup de cultures et de pratiques religieuses on prie avant de manger, je pense notamment aux bénédicités et elles avaient toute leur place dans le cette connexion consciente à la terre, à notre assiette et au Divin (qu'il ait pour vous un nom ou que cela soit simplement un énergie universelle). Renouer avec ces pratiques est à essayer, pour ma part, cela change mon rapport au fait même de cuisiner. Je n'accomplis pas seulement une tâche qui me paraît parfois rébarbative, je choisis de me relier au sacré, celui qui me nourrit et qui me relie à l'Unité.
Petit clin d’œil naturo ;-) Juste avant de vous poser pour manger, votre corps a besoin d’attention lui aussi. Vous êtes sur le point de lui ouvrir la voie aux activités essentielles de goûter, trier, transformer et assimiler les merveilleux aliments que vous avez choisis pour lui. Le préparer pendant une minute ou deux avant de commencer le repas sera comme l’accompagner en douceur vers le processus complexe de la digestion. Une ou deux minutes de respiration consciente suffisent : inspirer puis expirer profondément avant de prendre sa première bouchée va permettre de ramener le mental au présent, mais également de détendre le diaphragme et tous les petits muscles au niveau de l’estomac et de l’intestin. Ce petit massage interne favorise la digestion et peut participer à réduire certains inconforts (ballonnements, lourdeurs, nausées,…) que l’on attribue parfois trop vite aux aliments. Et il peut même diminuer les compulsions qui viennent parfois nous titiller après un repas. Ça vaut la peine de tester, non ?
Ensuite, durant le repas, c'est aussi de prendre le temps de mastiquer. Assez souvent, nous mangeons sans y prêter vraiment attention, parfois absorbé par une autre tâche, ici l'invitation est tout naturellement de ralentir, de prendre le temps, de ramener notre conscience dans tous nos gestes. Pendant longtemps, j'ai vécu le temps passé à manger comme une espèce de corvée, parfois même comme une perte de temps. Et, il m'arrive encore d'avoir des journées telles qu'il m'est difficile d'accorder toute l'attention que je souhaite à mes repas. Mais d'avoir pris le pli depuis quelques mois de ralentir mon moment de repas, de vivre tout le moment, des préparatifs aux repas a donné une autre dimension à ma digestion. Avez-vous envie d'essayer?
Petit clin d’œil naturo ;-) – Et oui, le processus de digestion débute déjà dans votre bouche et la mastication y joue un rôle essentiel. Prendre le temps d’apprécier le goût comme la texture des aliments permet simplement à notre cerveau de les reconnaître, de faire un premier tri parmi les nutriments et d’activer les enzymes digestives adaptées à la meilleure assimilation de ceux qui sont utiles pour notre organisme. Certaines d’entre elles, comme l’amylase, active dans la digestion de l’amidon, sont même déjà présentes dans la salive.
Le fait de mâcher en conscience nous permet également de ralentir le rythme du repas et de soutenir le sentiment de satiété. Notre cerveau a besoin de 15-20 minutes de mastication pour le générer, donc plus on mange lentement, plus le volume de notre alimentation s’adapte aux besoins réels de notre organisme.
Mais quelle serait la durée idéale à accorder à cette précieuse mastication alors ? Pour les esprits plus arithmétiques, mâcher chaque bouchée entre 15 et 20 fois est une bonne moyenne. Pour les plus intuitifs, il s’agit de laisser à chaque bouchée le temps de se liquéfier pour atteindre l’état de bouillie. Et cette durée varie inévitablement entre un morceau de banane et une poignée de noix.
C'est un pari, hein? Ne pas laisser le temps, chronos, prendre les commandes sur nos repas. Pourquoi manger vite et sans conscience serait une fatalité? Nous avons le pouvoir de ralentir un peu ce mouvement. Est-ce que je gagne réellement du temps en rédigeant ce mail en mangeant? Ou, prenons n'importe quelle illustration proche de notre quotidien. C'est plus proche d'une croyance que nous alimentons, et, soutenue largement par une société qui a fait de la surstimulation une norme. Le fait de nous mettre régulièrement en double tâche (et souvent, une de ces tâches implique un écran, télé, ordi, téléphone...)
Alors, prenons le contre pied, donnons aussi consistance à notre envie de créer des rituels d'enracinement en cuisinant et mangeant tout en nous reliant aux bienfaits de notre généreuse terre. Laissons de côté toute autre activité pour nous consacrer à nos sens, ils sont tous engagés dans le fait de manger, pourquoi se priver de tout ce qui se passe pour un mail, une vidéo...). Que cela soit pour un plat de pâtes ou un plat mijoté, tous nos gestes comptent.





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