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L'égo intellectuel

Dernière mise à jour : 20 oct. 2023

Lorsque nous évoquons l'égo, on se relie rapidement à celui guidé par nos blessures d'âme, celui qui fait agir les peurs d'abandon, d'injustice, de trahison, de rejet et/ou d'humiliation*. Ces blessures s'activent dans tous les champs de nos relations, mais assez souvent, ce sont nos chagrins et déceptions sentimentales qui nous permettent de dévoiler ces blessures. Dans mon cheminement de praticienne j'ai eu aussi l'occasion de débusquer l'égo spirituel, c'est à dire celui où je transpose mes peurs existentielles dans cette nouvelle facette de moi. Cet égo spirituel est souvent le révélateur de la posture du sauveur qui peut nourrir certains praticiens. Mon métier d'assistante sociale m'a appris à ne pas désirer pour l'autre, le Reiki m'a appris à être "canal", je partage l'énergie à travers moi. Nous sommes tous nos propres sauveurs. Acteurs de notre guérison.


Mais vous êtes-vous déjà arrêtés sur la question de l'égo intellectuel? Celui-ci peut être pernicieux car il se cache dans nos convictions, dans notre part rationnelle, scientifique, celle qui "sait". Naturellement, tout est à nuancer, les connaissances ne sont pas mauvaises, le savoir n'est pas à éviter (loin de là!). C'est plutôt le chemin par lequel on choisit d'intégrer ces connaissances qui peut alimenter une part d'égo plutôt que notre âme.


Se remplir de connaissances peut combler un complexe d'infériorité ou une peur. Celle de ne pas "être assez", de ne pas se sentir à la hauteur, besoin d'être rassuré... Cela peut éventuellement compenser un syndrome de l'imposteur, une autre manifestation de l'égo. A l'inverse, comparer ses connaissances, sentir que les nôtres sont plus étendues que d'autres peut alimenter, un sentiment de supériorité (peut-être l'autre face d'un manque de confiance en soi). La faible estime de soi et l'image de soi déformée sont également des illustrations de notre ego. Cela nous coupe de nos merveilleux potentiels. L'égo intellectuel se cache donc derrière les remparts de la connaissance, il brandit la science, le rationalisme pour construire une vérité et faire taire des peurs. Il agite de l'objectivité et assène des affirmations avec de belles convictions. Les incertitudes, l'égo n'aime pas. Il aime vivre dans la certitude qu'il a raison d'avoir peur.

C'est aussi cette part d'égo intellectuel qui nous fait nous "remplir" de formations, d'initiations, de colloques, de lectures et autres, cela rencontre l'idée qu'il faut toujours faire plus, être encore plus performant et meilleur et exceller. Cela peut aussi nourrir le besoin d'être reconnu ou tout simplement cela rencontre une manière d'être au monde, d'exister. Est-ce que cela signifie qu'il n'existe aucune conviction ou affirmation? Bien sûr que non, et on y accède par d'autres biais.


Personnellement, cet égo est une part de moi que j'ai mis du temps à débusquer, et qui parle pour moi encore de temps à autre, comme un vieux réflexe qui revient ici et là. Je me rassure dans d'innombrables lectures, dans la sensation de me saisir de quelque chose et d'approcher une compréhension que je veux tenir de temps à autre comme une Vérité. J'ai un petit côté intello, et je me suis souvent servie de mon cerveau, de mon mental, plus encore que le reste. Et cela d'autant plus que j'ai, pendant longtemps, coupé mes émotions et mes ressentis.

Etudier, rechercher, acheter des dizaines de livres semble combler un vide en moi. Mais ce vide n'existe pas. Je suis, nous sommes complets à la naissance. Nous avons même des accès illimités à TOUT mais on bloque ces accès et les peurs font le reste.


Cet égo s'exprime donc lorsqu'on se place dans le mental. Le mental est peut-être même le siège de l'égo. C'est notre mental qui crée nos peurs, nos syndromes d'imposteur ou nos perceptions d'être meilleurs, plus avancés dans nos quêtes. Tout comme c'est notre cerveau qui créée la douleur ou la sensation d'être nul et/ou de ne pas y arriver. Que de choses dans notre corps qui peuvent nous troubler!


Mais j'ai aussi découvert un autre chemin dans la connaissance. Le savoir qui ne passe pas par mon cerveau mais par mon cœur. Lorsque je lis pour rencontrer mon cœur je n'alimente plus mes peurs. Je me mets à l'écoute d'une autre expérience et je m'autorise à sentir et ressentir. J'expérimente dans la confiance et la sécurité de mon cœur. Et cela change tout! Je me relie à plus grand et non pas pour m'en servir mais pour ressentir que j'en fais partie. Je ne me forme pas pour "faire mieux" mais pour "être mieux en moi et avec moi, mon âme, mon essence divine". J'apprends pour me réconcilier avec mon essence divine et non pour l'utiliser sur l'extérieur. Et cela rejaillit sur l'extérieur à travers moi. C'est une différence qui peut paraître subtile mais qui est une vraie révolution.


Je n'ai aucune formule magique, pas de programme exclusif de 21 jours pour changer votre vie selon Ma méthode. Oulala, non! Rien de tout ça! Mais il existe des lectures et des personnes qui aident à ce que nous puissions tous construire ce chemin vers notre cœur. Et pour les trouver nous sommes invités à oser, essayer, se tromper, rencontrer, suivre son intuition. Les principes Reiki, entre autres, m'aident quotidiennement à retrouver la Voie du Cœur. Et c'est évident qu'il y a des jours de tempête qui bloquent l'accès, ce n'est pas acquis une fois pour toutes. Cela commence toujours par "Juste pour aujourd'hui".

Cette Voie du Cœur, je peux l'expérimenter en lisant une recette de cuisine autant qu'en lisant un livre de connaissance ésotérique. De plus en plus mon mental perd de son pouvoir de domination pour redevenir le merveilleux outil qu'il est au service de mon cœur, tout simplement.


Et vous? Avez-vous déjà expérimenté la différence entre le passage par le mental et la Voie du Cœur? Ressentez-vous la différence dans les ressentis et ce que cela change en nous?


* "Les 5 blessures de l'âme" de Lise Bourbeau est un ouvrage qui m'a ouvert les yeux sur tellement de choses! Elle y décrit les manifestations des 5 blessures avec une justesse étonnante!





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